L’ayahuasca est une plante psychoactive qui ouvre l’esprit et le cœur de ceux qui la consomment. C’est ce que Pauline Wald a vécu lors de 4 cérémonies avec l’ayahuasca, depuis 10 ans, en Equateur et au Pérou.
L’article qui suit est un témoignage du vécu personnel de l’auteure. Il ne vise pas à inciter quiconque à reproduire les mêmes expériences.
J’ai ressenti un amour profond pour l’humanité
Lors d’une cérémonie d’ayahuasca, il y a eu ce moment où mon cœur a explosé comme s’il ne pouvait plus contenir tout l’amour qu’il y avait en lui. Mon regard s’est posé sur les autres personnes du cercle et j’ai ressenti de l’amour pour chaque personne. Puis, c’est vers l’humanité toute entière que s’est étendu cet amour. J’ai eu la sensation que nous ne formions qu’Un, que nous n’étions pas séparés. Cet amour et cette joie étaient tellement puissants que j’ai pleuré de joie pendant une bonne heure. C’était comme un orgasme du cœur, qui ne s’arrêtait pas. J’avais la sensation que je faisais partie de l’humanité et que nous étions des êtres reliés par une vibration d’amour.
Un amour pour la nature
L’ayahuasca m’a aussi apporté une connexion profonde à la nature. Le lendemain d’une cérémonie, j’ouvre les yeux, en ayant l’impression d’être une nouvelle personne. Je sors de la hutte dans laquelle nous avons passé la nuit. Le soleil brille fort et des oiseaux chantent à tue-tête. Je me regarde dans le miroir et j’ai du mal à me reconnaître, une lumière particulière émane de mes yeux. Je m’installe face au soleil, et le paysage me paraît fabuleux. Il s’agit du même paysage que la veille, mais j’en perçois toute la beauté. J’ai l’impression d’être redevenue une enfant qui s’émerveille de chaque plante, chaque insecte, et de la couleur de l’herbe.
Lire aussi sur Âmour : pour un retour de la beauté dans nos vies
Un amour pour l’enfant que j’étais
Lors d’une cérémonie, je me vois enfant à courir dans la forêt, dans une grande insouciance. Les souvenirs de mon enfance défilent comme si je regardais un film. Puis je vois la petite fille que j’étais, pleurer. Je ressens sa souffrance. Je la prends dans mes bras. Je n’avais jamais aussi bien saisi sa douleur.
Les cérémonies d’ayahuasca nous offrent cette chose très précieuse : un espace où pleurer et faire les deuils de toutes les séparations que nous avons vécues, de toutes ces fois où nous avons été coupés de l’amour. Les fins de relations amoureuses, d’amitié, les trahisons, les violences orales ou physiques subies, la mort d’êtres chers. Dans le quotidien, nous sommes trop occupés à nous agiter dans tous les sens, nous ne laissons pas de place à ces larmes libératrices.
lire aussi aussi sur âmour : nos enfants nous élèvent
Un amour pour la vie
L’ayahuasca m’a aussi fait traverser des moments très difficiles. Lors d’une cérémonie, je plonge peu à peu dans le chaos. J’ai la tête qui tourne. Le paysage défile à toute allure autour de moi, il n’y a plus rien de solide. J’ai du mal à respirer. Une participante me murmure à l’oreille d’une voix douce : « Tout ça, ce n’est que de l’amour. »
Alors je me le répète : c’est de l’amour, c’est de l’amour, c’est de l’amour. A ce moment précis, je réalise que plus je résiste, plus l’expérience s’intensifie et me plonge davantage en enfer. Mais si je crois à ces mots, que tout cela est de l’amour, alors ça s’apaise en moi et autour de moi. Le lendemain, je ressens une immense gratitude pour la vie. Chaque instant me paraît si précieux.
Lire aussi sur âmour : nos plantes alliées, les connaître et les écouter
L’ayahuasca est comme une mère qui m’a montré l’amour que je portais en moi. Maintenant, c’est à moi de continuer à l’incarner, encore et encore. En choisissant chaque jour de voir l’amour, en moi, chez les autres, dans la nature et dans la vie.
Vous voulez en savoir plus sur les aventures de Pauline avec l’ayahuasca ? Découvrez son deuxième livre, Enseignements de la Montagne. Son premier livre Marcher vers son essentiel, raconte son expérience du chemin de Compostelle.
Le livre de Pauline Wald
éditions Eyrolles
Année de parution : 2024
Enseignements de la montagne, commander chez l’éditeur
Crédit photo haut de page : MICROGEN IMAGES/SCIENCE PHOTO LIBRARY de sciencephoto